Pâte à dentifrice, parfois ça vaut la peine d’oublier
En mai 2014, je me suis rendue à Daytona pour une conférence de la Humane Society of the United States / HSUS.
Suite à un hiver trop long et à un printemps qui s’est éternisé, mon humeur était teintée de blues.
Grogneuse, j’étais prête à tout annuler. Les derniers mois avaient apporté leur lot de nouvelles décevantes, et je remettais en question tant ma raison d’être que celle de la caacQ. Une amie, qui lorsque j’ai besoin d’un mot d’encouragement m’appuie et me remet sur pieds, me conseille d’aller me ressourcer. Alors je quitte pour Daytona Beach. Le soleil et la chaleur extrême ont été mes premières doses de vitamine.
Le premier soir, souper avec des intervenantes d’un peu partout Texas, Michigan, Floride, Maine. Sujet, les chats communautaires. Bon, nous vivons tous la même situation mais chez eux, my God, il y a plein de choses qui se passent. Ce qui me frappe le plus c’est ce sentiment de camaraderie des âmes soeurs ; échanges d’informations, d’adresses courriels, invitations à venir visiter. Et non cette compétition d’égos que l’on retrouve trop souvent chez nous.
Première journée, un agenda bien rempli, 1,800 participants d’un peu partout sur la planète.
Ouverture du congrès
Nous étions comme des fourmis, aussitôt une présentation terminée nous nous dirigions vers la suivante. Dans les couloirs je pouvais apercevoir, des p’tites madames à chats, des directeurs de refuges, des techniciens en santé animale, des responsables pour le contrôle animalier municipal, des vétérinaires, etc.
Un vrai melting pot, mais avec une chose en commun : ce désir d’améliorer le bien-être des animaux dans leurs communautés. Je dois vous dire que j’étais comme un poisson dans l’eau, les conférences étaient de qualité mais en plus, il y avait le hall d’exposition… là on pouvait rêver !
Après quelques aller-retours dans les allées, j’ai pris une décision, UPS serait mon partenaire pour rapporter toutes les brochures à la maison !
Mais vous savez comment le hasard fait les choses… Mon moment de grâce, celui que les anglo-saxons nomme “moment Eureka” ne s’est pas trouvé être dans les allées de l’expo ni dans les salles de conférence…
A court de pâte à dentifrice, je me suis rendue à une pharmacie locale. Je m’entends encore bougonner pour ne pas avoir prévu ce manque dans la planification de ce voyage. Je gare la voiture et voilà que je reste interdite… je suis face à une pharmacie et qu’est-ce que je lis…
Annonce pour vaccinations de chats et de chiens, dans le stationnement d’une pharmacie.
Je demande à voir la gérante, celle-ci m’explique que cette chaîne de pharmacies a une entente avec une compagnie qui se spécialise dans la vaccination des chats et des chiens dans leurs succursales en Floride.
Et les prix sont très raisonnables. http://www.shotvet.com/adult-cat-packages/
Voilà qui contredit le fameux dicton “Puisque la montagne ne vient pas à nous, allons à la montagne”.
Regardons un peu tout ce que cela veut dire. Look at the big picture comme disent les chinois.
Une telle initiative est une bénédiction pour les refuges. Je m’explique, le mot accès prend toute son importance dans ce contexte. La communauté ayant à sa disposition des forfaits de vaccinations abordables et accessibles ceci a un impact direct sur la population animale et donc sur celle des refuges.
Trop souvent les refuges doivent faire des vides sanitaires afin d’enrayer une épidémie, une triste réalité généralement occultée. Les maladies transmissibles entre animaux sont beaucoup plus importantes qu’entre humains. Avec un tel service de vaccinations on pourrait :
- protéger la vie des animaux en refuge
- avoir un transit plus rapide à l’interne car l’animal serait à jour de ses vaccins
- obtenir des délais plus court pour les adoptions
- éviter les “euthanasies de groupes” (autrement dit, les mises à mort pour cause sanitaire).
et tout cela résulterait en d’importantes économies pour le refuge.
Tout ceci, si nous avions cette accessibilité au Québec.
Comme nous le voyons encore une fois, les moyens sont à la portée de nos communautés, il s’agit de décider de faire partie de la solution au lieu rester enlisé dans des monopoles qui en fin de compte se retournent contre ceux qui tiennent mordicus à ce que rien ne change.