1,100 kilomètres

Il y a quelque temps, je me suis retrouvée à un événement malheureux. Une circonstance tragique réunissait un bon nombre de personnes ayant un lien commun.

Je me trouve assise à côté d’un couple dont l’un est vétérinaire. La conversation s’est rapidement retrouvée sur le sujet du bien-être animal. Lors d’une première rencontre, je me demande toujours si je dois mettre des gants ou si je peux rester fidèle à moi-même et parler à coeur ouvert. Le lieu et l’ambiance générale me laissent à penser que je peux m’exprimer librement. Et j’ai vraiment bien fait ! Quelles surprises !! Le discours de mon interlocuteur ne ressemblait en rien aux excuses et autres platitudes tellement entendues dans la bouches de nos professionnels du Québec.

J’étais confuse. Je ne pouvais plus résister, je touche son avant-bras et lui demande ses origines. La personne me répond qu’elle est du Québec et plus précisement de la région métropolitaine. Je dois maintenant interpréter tout ce qui vient de se dérouler. J’analyse la conversation, ses propos, notre lien commun etc. L’entretien continue à une bonne cadence. Encore une fois je me penche vers elle et lui pose une question sous forme d’affirmation Vous n’avez pas étudié à la Faculté de Saint-Hyacinthe ! Toute surprise la personne me répond Mais comment savez-vous ça ?

Je lui explique alors que son discours, ses points de vue ne sont pas ceux tenus par notre vénérable institution québécoise.

Alors commence une interaction qui me fait rêver. Cette personne à fait ses études à la Faculté de médecine vétérinaire de l’Ile-du-Prince-Édouard. Une formation des plus rigoureuses qui inculque les notions de communauté, et de besoins. Les professeurs encouragent les étudiants à faire du bénévolat dans les refuges, à contribuer par leurs connaissances et à prêter mains fortes aux groupes dédiés au bien-être animal. Je lui demande si lors de la sélection des stages les refuges font partie de la liste, la réponse est oui.

A mon retour, je m’informe auprès de vétérinaires diplômés de la Faculté de Saint-Hyacinthe et demande quels sont les endroits ou un finissant peut faire son stage. On me répond les abattoirs, les fermes laitières, les fermes porcines, les fermes aviaires, les fermes bovines… mais aucune mention des refuges.

Mon questionnement : la situation que nous vivons actuellement dans le domaine des animaux de compagnie dans notre province n’est-elle pas en partie causée par cette distance qui existe entre l’élite vétérinaire et le vulgum pecus ? Combien de nos médecins vétérinaires ont passé du temps dans des refuges ? Combien sont-ils à aider ceux qui aident ? Combien sont-ils à connaître les réalités des refuges ? À les comprendre, à les partager ? N’est-ce pas pour cela que nous sommes tellement “en retard” ?

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Vous savez, il n’y a que 1,100 kilomètres qui séparent la Faculté de médecine vétérinaire de l’Ile-du-Prince-Édouard de celle de notre Belle Province. Mais dans les faits, nous sommes à des années lumière. Je ne peux qu’espérer que la nouvelle génération de médecins vétérinaires suive l’exemple de nos cousins des Maritimes.

 
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